Suite à la lecture d’un article très inspirant sur le blogue sortie252.wordpress.com (certains diront : « Franchement, c’est ta conjointe qui l’a écrit! » Ouais pis? Ça m’empêche pas de le trouver inspirant!), j’ai décidé d’écrire un truc sur l’hégémonie de la radio sur l’industrie de la musique.
En fait, la radio est victime de la «matantisation» qui sévit aussi dans d’autres médias. À cause de stations de radio telles Rouge (mais plus beige) FM, (absence de) Rythme FM ou The (No) Beat FM, le paysage musical devient aussi savoureux qu’un pouding au riz pas sucré qui a pas pris. Et je ne parle pas juste de la musique québécoise (elle n’avait pas besoin de la radio pour être plate, elle l’est depuis au moins 30 ans). On aplanit le peu de relief qu’une chanson peut avoir pour qu’elle puisse être diffusée dans des bureaux, des salons d’esthétique ou des boutiques de guenilles.
On a tous entendu les émissions du midi qui donnent dans le rétro-mais-pas-trop, radio-nostalgie ou souvenirs des années 80/90; le genre d’émission qui permet à des médiocres finis comme Roxette, En Vogue ou Billy Ocean (le gagnant du concours d’imitation de Lionel Ritchie) de continuer à nous blesser les oreilles. Parfois, ces émissions se risquent à passer des chansons qui pouvaient, à l’époque, être considérées comme heavy. Sauf que, grâce à la magie de la «matantisation», on édulcore ces chansons. Un bel exemple, Here I Go Again de Whitesnake. Chanson très populaire dans les années 80 auprès des filles (les gars aiment mieux regarder le clip…), elle était l’archétype du mouvement Glam metal (ce qu’on appelait, rock de cheveux). Il n’y avait rien de bien agressif, mais on pouvait entendre des riffs et un solo de guitare électrique. Or, si cette pièce passe dans une émission du type «Hey les p’tites madames, énervez-vous le poil des jambes que vous avez rasés, v’là votre adolescence», les riffs de guitares sont enterrés par des accords de claviers ajoutés et le solo devient un mix de guitare classique et de clavier. Cheap à mort! Et ce n’est pas le seul exemple: le solo de guitare de These Are the Days of our Lives de Queen (qui est loin d’être la plus rock de leur chanson) a été totalement coupé et la pièce relativement agressive Alive de P.O.D., a été remixée en version semi-acoustique. Ça ne vous gêne pas d’entendre des œuvres musicales dénaturées à ce point-là?
Certains artistes optent pour mettre quelques ballades sur leur album pour devenir radiophoniques et ainsi aller chercher un public féminin, que ce soient le quintet allemand Scorpions qui a fait Wind of Change ou encore le groupe de l’excellent guitariste Nuno Bettencourt, Extrem, qui a fait la belle chanson douce More than Words. J’imaginais, avec un grand sourire, les madames propres aller chez Sam, The Record Man (Vous vous rappelez de la belle époque de Sam, sur Sainte-Catherine au coin de Saint-Alexandre?) s’acheter Crazy World de Scorpions et tomber sur Tease Me Please Me ou encore, écouter Get the Funk Out de l’album Pornographity d’Extrem avant d’arriver à leur chère More than Words. Leur pantalon à plis en polyester beige devait prendre feu!
Une chance, à l’époque, certains groupes comme Iron Maiden (Aces Eye, Flight of Icarus – ma préférée), Motörhead ( Overkill, Killed by Death*) ou Dio (The Wild One, Rainbow in the Dark) ne tombaient pas dans le panneau.
Vive l’intégrité!
Chabouette
*La chanson s’ouvre sur les paroles:
If you squeeze my lizard, I put my snake on you.
Vraiment magistrale! Lemmy n’était pas juste un gros crotté, mais aussi un poète pour obsédés! Dans la veine de Paul Stanley de Kiss avec son mémorable:
You Pull the Trigger of my Love Gun.
Y’a des ti-gars qui ont eu du fun… quand ils ont finalement compris! Long live rock !!!